Citropsis gabunensis

Citropsis gabunensis est une espèce d'agrume arbustif du genre Citropsis anciennement décrit par Engler (1895) à partir d'un spécimen recueilli en 1880 dans la région de Libreville, d'où son nom d'Orange-cerise du Gabon. Il porte des petits fruits rouges.

Citropsis gabunensis - Orange-cerise du Gabon
Description de cette image, également commentée ci-après
fruit solitaire immature d'orange-cerise du Gabon
Classification
Règne Plantae
Classe Equisetopsida
Sous-classe Magnoliidae
Super-ordre Rosanae
Ordre Sapindales
Famille Rutaceae
Genre Citropsis

Espèce

Citropsis gabunensis
Swingle (1914)

Dénomination modifier

Citropsis sp. nr. gabunensis (Engl.) Swingle & Kellerman (1914) ex Limonia gabunensis Engl. (1895).

Synonymes: Anisifolium gabunense (Engl.) Kuntze (1903), Limonia gabunensis Engl.(1895)[1], Citropsis tanakae Swingle & M.Kellerm.(1940)[2]

Nom locaux: Boluma, aduma dans le bassin congolais, Adoum en pahouin[3], Ndimo y a lokonda vernaculaire en langue pygmée (incertain, le mot désigne aussi Citropsis articulata)[4].

Description modifier

Localisation modifier

 
La feuille

Il est mentionné au Ghana (en déclin à cause de disparition de son habitat)[5], en Guinée[6], sur le fleuve Congo (Thysville)[1], Cabinda (Angola), au Gabon, en Côte d'Ivoire, au Liberia, en Sierra Leone et au Zaïre[1].

L'adaptation de la plante au climat tropical se manifeste par une moindre consommation d'eau, un niveau de photosynthèse nette, une conductance des feuilles à la vapeur d'eau inférieures à de nombreux Citrus cultivés[7].

Morphologie modifier

Un arbuste forestier épineux[8] (une ou 2 épines à la base des feuilles)[9] jusqu'à 6 m de haut avec très petites fleurs blanches[10] et fruit rouge de 2,5 cm de diamètre pulpe gélatineuse avec 4 graines. Les feuilles souvent 5-foliolées aux pétioles largement ailés[11]. La plupart des fruits contiennent de grosses graines et très peu de pulpe. L'étiquette originale de M. Gentil sur le spécimen de l'herbier de Washington note «fruits délicieux», c'est la seule mention d'un fruit comestible[12] mis à part la variété Lacourtiana.

 
La phylogénie sur base génétique confirme la singularité de C. gabunensis par rapport à C. gilletiana et C. schweinfurthii[13].

Cette espèce est le type du sous-genre Afrocitrus de Swingle avec C. zenkeri et C. le-testui., espèces proches bien démarquées des autres espèces de Citropsis[10].

 
fruit mur

Variété congolaise sucrée modifier

Les fruits des Citropsis gabunensis sont recouverts d'une pellicule cireuse amère et si pleins de graines qu'ils ne sont pas mangeables. Citropsis gabunensis var. Lacourtiana (de Wild.) Swingle et M. Kellerman, syn. Limonia Lacourtiana (1904) donne un fruit 2 cm décrit pas Swingle avec comme particularité une peau lisse jaune orangé à maturité et une pulpe tendre, juteuse, sucrée de saveur très agréable, avec parfois des petites graines et souvent aucune. Le spécimen conservé à Bruxelles provient de la région de Sankuru est bien différent de l'espèce type[14]. Les fruits sont en grappes denses (pédicelles de 0,8 à 1,3 cm entassés sur un pédoncule très court)[15].

Interfécondité avec Citrus modifier

Deux vieux C. gabunensis ont été greffés sur C. macrophylla en 1969. L'un a survécu jusqu'en 2007, l'autre arbre était encore vivant en. Des arbres ont bourgeonné sur C. Carrizo et C-35 en 1980[16].

Ling en 1991 rapporte que des cals de parents sauvages monoembryonnés dont C. gabunensis et Severinia buxifolia ont été produits à partir d'embryons globulaires immatures[17]. En 1994 des chercheurs japonais obtiennent des hybrides somatiques tétraploïdes (2n=36) par fusion de protoplastes de Citrus reticulata var Ponkan et de Citropsis gabunensis aux caractéristiques morphologiques intermédiaires des plantes parentales[18]. En 2006 et 2010 des hybrides intergénétiques sont obtenus au Japon. En 2013, les premiers hybrides intergénériques diploïdes à fructification entre Citrus et Citropsis sont obtenus en grand nombre en Australie par pollinisation conventionnelle de Citrus wakonai x Citropsis gabunensis. Le taux de nouaison, de formation et de germination de graines sont élevés. 10% des hybrides enracines ont fleuri après 2 ans[19].

Composition modifier

L'écorce et la tige contiennent des composés spécifiques: la Citropremide et un alcaloïde acridone le Citropridone[20].

Ecologie modifier

Il est classé vulnérable en 1996[21]

Notes et références modifier

  1. a et b (en) « Citropsis gabunensis (Engl.) Swingle & M.Kellerm. | Plants of the World Online | Kew Science », sur Plants of the World Online (consulté le )
  2. « Citropsis tanakae Swingle & M.Kellerm. — The Plant List », sur www.theplantlist.org (consulté le )
  3. René Letouzey, « Recherches sur la nomenclature botanique des Pygmées », Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée, vol. 13, no 10,‎ , p 500 (DOI 10.3406/jatba.1966.2899, lire en ligne, consulté le )
  4. John F. Carrington, « Linguistic pit-falls in upper Zairean folk-taxonomy research », Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée, vol. 30, no 2,‎ , p. 149–158 (DOI 10.3406/jatba.1983.3897, lire en ligne, consulté le )
  5. Cambridge UNEP-WCMC, The world list of threatened trees, Cambridge, UK : World Conservation Press, (ISBN 978-1-899628-10-0, lire en ligne)
  6. Cambridge UNEP-WCMC, Harriet J. Gillett, World Conservation Monitoring Centre et International Union for Conservation of Nature and Natural Resources. Species Survival Commission, 1997 IUCN red list of threatened plants, Gland, Switzerland : IUCN - The World Conservation Union, (ISBN 978-2-8317-0328-2, lire en ligne)
  7. (en) Mohamed M. A. Khairi et Anthony E. Hall, « Comparative Studies of Net Photosynthesis and Transpiration of Some Citrus Species and Relatives », Physiologia Plantarum, vol. 36, no 1,‎ , p. 35–39 (ISSN 0031-9317 et 1399-3054, DOI 10.1111/j.1399-3054.1976.tb05024.x, lire en ligne, consulté le )
  8. Institut national pour l'étude agronomique du Congo, Spermatophytes, (lire en ligne)
  9. Institut national pour l'étude agronomique du Congo, Spermatophytes, (lire en ligne)
  10. a et b (en) « Citropsis gabunensis », sur Givaudan Citrus Variety Collection at UCR (consulté le )
  11. J. Hutchinson, J. M. Dalziel, R. W. J. Keay et N. Hepper, Flora of West Tropical Africa, (lire en ligne)
  12. Harvard University, Association of American Agricultural Colleges and Experiment Stations, Association of Land-Grant Colleges et Association of Land-Grant Colleges and Universities, Journal of agricultural research, Washington, D.C. : Dept. of Agriculture : G.P.O. [distributor], (lire en ligne)
  13. (en) Tshering Penjor, Masashi Yamamoto, Miki Uehara et Manami Ide, « Phylogenetic Relationships of Citrus and Its Relatives Based on matK Gene Sequences », PLOS ONE, vol. 8, no 4,‎ , e62574 (ISSN 1932-6203, PMID 23638116, PMCID PMC3636227, DOI 10.1371/journal.pone.0062574, lire en ligne, consulté le )
  14. (en) Internet Archive, Journal of the Washington Academy of Sciences 1949-12-15: Vol 39 Iss 12, Washington Academy of Sciences, (lire en ligne)
  15. (en) Walter T Swingle, THREE NEW SPECIES OF CITROPSIS, ALSO NEW VARIETIES OF ATALANTIA AND FORTUNELLA (RUTACEAE-AURANTIOIDEAE), (lire en ligne)
  16. « OBSERVATIONS OF GRAFT COMPATIBILITY BETWEEN CITRUS SPP. AND RELATED AURANTIOIDEAE TAXA », sur www.actahort.org (consulté le )
  17. Internet Archive, Somatic embryogenesis and synthetic seed, Berlin ; New York : Springer-Verlag, (ISBN 978-3-540-57448-4, 978-0-387-57448-6 et 978-3-540-57449-1, lire en ligne)
  18. (en) Jing-Tian Ling et M. Iwamasa, « Somatic hybridization between Citrus reticulata and Citropsis gabunensis through electrofusion », Plant Cell Reports, vol. 13, no 9,‎ , p. 493–497 (ISSN 1432-203X, DOI 10.1007/BF00232943, lire en ligne, consulté le )
  19. (en-US) Malcolm W. Smith, Debra L. Gultzow et Toni K. Newman, « First Fruiting Intergeneric Hybrids between Citrus and Citropsis », Journal of the American Society for Horticultural Science, vol. 138, no 1,‎ , p. 57–63 (ISSN 2327-9788 et 0003-1062, DOI 10.21273/JASHS.138.1.57, lire en ligne, consulté le )
  20. (en) Béatrice Valerie Tsassi, Hidayat Hussain, Albertine Geagni et Etienne Dongo, « Citropremide and Citropridone: A New Ceramide and a New Acridone Alkaloid from the Stem Bark of Citropsis gabunensis », Helvetica Chimica Acta, vol. 94, no 6,‎ , p. 1035–1040 (DOI 10.1002/hlca.201000376, lire en ligne, consulté le )
  21. Cambridge UNEP-WCMC, Conservation and sustainable management of trees, report of the first regional workshop, held at Jameson Hotel, Harare, Zimbabwe 9-11 July, 1996, WCMC, (lire en ligne)

Articles connexes modifier

Voir aussi modifier

Liens externes modifier